Automatiser l’envoi de relances clients : bonne pratique ou intrusion excessive

16/04/2025

Clarifier l’enjeu des relances clients

Les relances clients consistent à rappeler à des interlocuteurs – particuliers ou entreprises – qu’une action spécifique est attendue de leur part. Le plus souvent, il s’agit d’un paiement en retard, d’une confirmation de rendez-vous, ou encore de la réponse à une sollicitation. À première vue, contacter un client pour qu’il réponde à une facture impayée semble logique et inoffensif. Pourtant, la manière dont ces messages sont formulés, le moment où ils sont envoyés et leur fréquence peuvent avoir un réel impact sur la perception qu’aura le client de votre entreprise. Dans un contexte où la relation client est un facteur clé de réussite, il est légitime de s’interroger sur les moyens de rendre ces relances plus efficaces et plus simples à gérer, tout en préservant un lien de confiance.

Depuis quelques années, l’automatisation devient un outil très répandu pour effectuer ces relances. Elle prend la forme d’emails ou de SMS envoyés de manière systématique, selon un calendrier plus ou moins élaboré. Les entreprise comme Free tuilise cette méthode pour relancer les utilisateurs de l'abonnement Freebox. Grâce à des outils numériques de plus en plus puissants, il est désormais possible de lancer des séquences programmées qui suivent des règles précises : dès qu’une facture dépasse son échéance, un premier rappel est expédié, puis un second plusieurs jours plus tard, etc. Cependant, cette efficacité algorithmique place la question de la relation humaine au premier plan : si tout est géré de manière automatique, n’y a-t-il pas un risque d’aliéner le destinataire, de le submerger de notifications ou de susciter sa méfiance ? Dans un marché compétitif où l’image de l’entreprise est souvent un facteur de différenciation, ce point est crucial à aborder.

Cerner les avantages réels de l’automatisation

Pour nombre de professionnels, l’automatisation des relances clients représente un gain de temps considérable. Au lieu de relancer manuellement chaque client, de suivre l’échéance de chaque facture et de programmer mille rappels sur un agenda, ils peuvent confier ces tâches répétitives à un système spécialisé. Cela leur permet d’alléger considérablement la charge administrative et de se focaliser sur des tâches à plus forte valeur ajoutée : négociation commerciale, amélioration de la qualité de service, ou encore développement de nouveaux produits.

Au-delà du gain de temps, cette automatisation a aussi l’avantage de réduire les erreurs. Quand on a un volume important de clients à gérer, il est facile d’oublier une relance ou de la faire trop tard. Un outil qui envoie des notifications à des dates prédéfinies limite ces ratés. Les messages partent toujours dans le bon ordre et au bon moment, ce qui contribue à mieux gérer sa trésorerie. Dans certains secteurs, les retards de paiement peuvent représenter jusqu’à 20 % des factures émises. Réduire significativement ce pourcentage grâce à un système automatique peut donc avoir un impact financier direct très positif.

Enfin, l’automatisation peut donner une image d’organisation rigoureuse et de sérieux auprès du client. Lorsqu’il reçoit un rappel qui indique clairement le montant dû et la date d’échéance, il sait que son interlocuteur n’a pas perdu sa facture dans un tiroir, mais qu’il suit attentivement ses comptes. Dans beaucoup de cas, cela encourage un règlement plus rapide et évite d’avoir à multiplier les coups de téléphone souvent perçus comme intrusifs. Certaines études menées par des cabinets de conseil en gestion estiment qu’une relance claire et ponctuelle réduirait en moyenne de 15 % le délai de paiement.

Pourquoi on parle d’intrusion excessive

Malgré tous ses atouts, l’envoi de relances automatisées n’est pas exempt de critiques. Du point de vue du client, la réception d’une série d’emails ou de SMS peut être interprétée comme un harcèlement s’il ne comprend pas la valeur ajoutée de ces notifications. Par exemple, si un client a un litige en cours ou pense avoir déjà payé la somme réclamée, recevoir des rappels systématiques peut créer un climat de tension et faire basculer la situation vers un conflit. Dans ce contexte, l’automatisation, perçue comme déshumanisée, peut rapidement être ressentie comme une intrusion dans la relation.

Par ailleurs, le client peut se sentir « fliqué » : certains outils de relances avancés envoient des messages de confirmation lorsque le courriel a été ouvert, ou quand tel lien a été cliqué. Cette précision peut être utile pour le service comptable, car il a la preuve que le message a bien été lu. Cependant, le destinataire, lui, peut trouver cela exagéré de savoir qu’il est tracé dans ses actions. À l’heure où la protection des données personnelles est un sujet sensible, ce type de fonctionnalité peut donner un effet contraire à celui recherché : au lieu de rassurer, il peut inquiéter et susciter de la méfiance vis-à-vis de l’entreprise.

Enfin, multiplier les relances automatisées sur des canaux multiples (SMS, emails, voire appels téléphoniques pré-enregistrés) peut amener une sensation de saturation. Même si le client est de bonne foi et prévoit effectivement de régler ou de donner suite, le fait de recevoir des alertes tous les deux jours risque de l’irriter. À long terme, cette frustration peut se traduire par une dégradation du lien commercial. Personne n’aime être inondé de messages, surtout lorsqu’ils sont perçus comme impersonnels et « robotiques ».

La nécessité d’un équilibre mesuré

C’est souvent la question principale : comment trouver le juste dosage pour profiter du meilleur de l’automatisation tout en conservant une relation cordiale et personnalisée avec ses clients ? D’un côté, on ne souhaite pas laisser traîner des factures impayées au risque de mettre en difficulté sa trésorerie. De l’autre, on veut éviter d’être vu comme un créancier trop oppressant. La frontière entre le professionnalisme et l’intrusion est parfois ténue, et tout l’enjeu consiste à poser des règles claires.

Dans beaucoup de situations, il est conseillé de mettre en place un planning progressif des relances. Par exemple, un premier rappel amical peut être envoyé peu avant l’échéance, simplement pour prévenir que la date approche. Si la somme n’est pas réglée, un second message plus formel peut suivre. Et si le retard s’accumule, on peut alors envisager un appel téléphonique, voire une mise en demeure si nécessaire. Cet escalier de relances permet de « doser » le ton et la fréquence, ce qui évite de passer pour un automate impitoyable.

De plus, il importe de laisser à ses clients des voies de contact claires pour exposer leurs difficultés ou questionnements. Parfois, un montant reste impayé pour des raisons administratives légitimes : un changement d’adresse, un compte bancaire clôturé, une contestation non résolue. Si votre système d’automatisation répond invariablement par un email type, vous risquez de créer une frustration inutile. Prévoir un espace de discussion, un numéro de téléphone ou un mail dédié pour gérer les exceptions montre que vous accordez une valeur à la dimension humaine dans votre relation client.

Les bonnes pratiques pour des relances plus harmonieuses

Adopter des relances automatisées ne signifie pas oublier la courtoisie et la personnalisation. Au contraire, choisir d’automatiser ce processus vous libère du temps pour peaufiner chaque message afin qu’il reste chaleureux et respectueux. Dans un email de rappel, vous pourriez par exemple inclure le prénom du destinataire, ainsi qu’une formule de politesse qui ne soit pas trop rigide. Si la même personne reçoit des relances extrêmement standardisées, elle peut se sentir comme un numéro de dossier plutôt qu’un client avec une situation particulière.

Voici une première liste de suggestions utiles pour améliorer votre approche :

  • Envoyer toujours un avis avant échéance pour rappeler poliment la date limite de paiement.
  • Dans la phase de rappel, varier le canal de communication (email, puis téléphone) si le contexte le justifie.
  • Adapter le ton selon l’historique du client et l’importance des sommes dues.
  • Offrir un moyen de contact humain (téléphone, mail, formulaire) pour médiation ou information complémentaire.

En procédant ainsi, vous montrez que vous tenez compte des spécificités de chacun et ne vous contentez pas d’appliquer un schéma automatique déconnecté du réel. Beaucoup d’éditeurs de logiciels permettent d’ailleurs de personnaliser en profondeur le contenu des messages. N’hésitez pas à profiter pleinement de ces options pour définir un ton cohérent avec l’esprit de votre société. Une relance peut être sérieuse, tout en restant empathique et non accusatrice ; c’est là que réside le véritable savoir-faire.

Les outils et fonctionnalités disponibles

Pour mettre en place une automatisation performante, il existe plusieurs logiciels de comptabilité et de facturation, ainsi que des applications de gestion du cycle de vente, capables de déclencher des relances. Elles proposent souvent un tableau de bord centralisé où vous pouvez définir des règles précises : quel message envoyer, à quel intervalle, sur quel canal, et à partir de quels critères (date d’échéance, montant, type de client). Certains outils offrent même la possibilité de détecter si l’email a été ouvert, et d’adapter la suite des relances en conséquence.

Certains prestataires, spécialisés dans le recouvrement, ajoutent une brique d’automatisation complémentaire à vos outils existants. Ils peuvent par exemple gérer l’envoi de courriers recommandés ou la mise en place de procédures judiciaires simplifiées, dès que le seuil d’impayés devient critique. À chaque étape, l’utilisateur – vous – conservez la main pour ajuster le planning et valider une relance plus ferme si besoin. Pour ceux qui craignent de perdre la dimension relationnelle, certaines plateformes permettent d’alterner entre messages scriptés et interventions humaines. Un conseiller ou un membre de votre équipe peut alors prendre le relais à tout moment.

Loin d’être une solution « trop compliquée » réservée aux grandes structures, ces outils s’adressent aujourd’hui à toutes les tailles d’entreprise. Les formules d’abonnement mensuel s’avèrent souvent modulables, et les équipes de support technique proposent un accompagnement dans la configuration initiale. Vous n’êtes pas obligé d’utiliser tous les canaux à la fois : vous pouvez démarrer par l’envoi automatisé d’emails, puis étendre à d’autres supports en fonction des retours clients. Restez attentif aux paramètres de personnalisation, qui seront le gage d’une automatisation policée et non agressive.

Cas pratiques et exemples concrets

Imaginons une petite entreprise de services informatiques qui facture ses clients sous forme d’abonnements mensuels. Sans automatisation, la personne en charge de la facturation doit vérifier chaque fin de mois qui a payé ou non, puis rédiger des emails de rappel manuellement. Cette activité lui prend plusieurs heures et s’accompagne du stress de réaliser un suivi fiable. En mettant en place un système automatisé, elle gagne en moyenne deux heures par semaine, selon certaines études réalisées par des cabinets de conseil en gestion administrative. Au-delà du temps économisé, elle constate également une amélioration du taux de recouvrement : les clients ayant reçu une notification claire et ponctuelle règlent plus vite, évitant de recevoir un second ou troisième rappel.

Un second exemple : une PME industrielle fournit des pièces détachées à de grandes entreprises et certaines administrations publiques. Lorsqu’une facture n’est pas réglée après l’échéance, la PME envoie un premier email automatique rappelant les détails de la commande et le montant dû. Si le client ne répond pas dans les quatre jours, un second email est expédié, plus précis, qui propose de contacter directement un responsable pour clarifier la situation. Dans 80 % des cas, le paiement est effectué après ce deuxième message. Dans les 20 % restants, un appel téléphonique est planifié. Grâce à ce processus étape par étape, la PME parvient à conserver de bonnes relations avec ses partenaires. Elle réduit aussi significativement le nombre de créances difficiles qui finissent par être transmises à des sociétés de recouvrement.

Enfin, certains freelances ou travailleurs indépendants utilisent également des solutions simplifiées pour relancer leurs clients. Ils prévoient un rappel amical cinq jours avant la date prévue, insèrent un lien de paiement pour que leur client puisse régler rapidement, puis lancent un deuxième rappel automatisé si nécessaire. Dans ce genre de configuration, l’automatisation n’est pas synonyme de surproduction massive de messages. Au contraire, elle permet d’éviter d’oublier certaines factures ou d’y penser trop tard. Les clients, de leur côté, apprécient d’être informés régulièrement, d’autant que ces messages incluent souvent le détail de la mission ou de la prestation. Sans un tel système, il arrive parfois qu’un client accuse réception trop tard, faute d’avoir été alerté.

Les risques associés à une mauvaise configuration

Si l’outil d’automatisation n’est pas paramétré avec soin, on risque de se retrouver avec des situations embarrassantes. Par exemple, envoyer une relance le même jour que la réception du paiement, ce qui renvoie une impression d’erreur ou de désorganisation. Pire encore, un client peut recevoir plusieurs relances simultanées pour la même facture si le système n’a pas été conçu pour éviter les doublons. De tels soucis techniques nuisent à l’image de professionnalisme que l’on cherche justement à véhiculer par l’automatisation.

Autre danger : un système trop rigide dans sa configuration. Imaginons qu’un client ait déjà fait l’objet d’un accord de paiement échelonné, et que cela n’ait pas été pris en compte dans l’outil d’automatisation. Il continuera alors à recevoir des notifications l’invitant à régler la totalité de la somme, ignorant totalement l’arrangement conclu. Ce manque de coordination peut dégénérer rapidement : le client s’irrite de ces rappels injustifiés, et l’entreprise fait mauvaise figure. Sans suivi humain qui s’assure du bon déroulement de l’accord, l’automatisation peut se transformer en source de quiproquos.

Le risque légal n’est pas à négliger non plus. Dans certains secteurs, la conservation et la gestion des données personnelles sont soumises à des réglementations strictes (RGPD en Europe, par exemple). Configurer un outil automatisé implique de respecter les obligations légales quant au consentement du destinataire, au droit à l’oubli, à la sécurité des données ou encore à la finalité du traitement. Un utilisateur doit donc s’assurer qu’il dispose des autorisations nécessaires pour envoyer ce type de relances, au risque de s’exposer à des sanctions ou à des plaintes pour prospection abusive.

Comment évaluer la pertinence de l’automatisation pour votre activité

Avant de déployer un système de relances automatisées, il est recommandé de faire un diagnostic de vos besoins. Combien de factures traitez-vous par mois ? Quel est le taux de retard moyen ? Quel est l’impact de ces retards sur votre trésorerie ? Une entreprise qui gère un volume élevé de transactions aura presque toujours intérêt à mettre en place un mécanisme automatisé, afin de réduire le temps consacré aux relances. En revanche, un acteur qui émet peu de factures (par exemple un consultant travaillant avec 3 ou 4 clients réguliers) peut peut-être se contenter d’un suivi personnalisé, sans passer par une solution trop sophistiquée.

Il est également important de questionner votre image de marque et les attentes de votre clientèle. Si vous opérez dans un secteur créatif ou artisanal où la proximité est une valeur essentielle, il faudra veiller à ce que vos relances restent cohérentes avec cette culture. Inversement, dans un environnement plus formel (fourniture de services B2B, par exemple), une série d’emails structurés et informatifs sera bien accueillie, pourvu qu’elle soit mise en place sans abus. Dans tous les cas, l’idée est de vous assurer que cette automatisation ne rentre pas en contradiction avec vos objectifs de satisfaction client.

Enfin, un dernier point à considérer est la capacité de votre équipe à gérer les exceptions et à répondre rapidement en cas de demandes spécifiques. L’automatisation peut générer des questions supplémentaires : si une personne a besoin d’un délai de paiement ou constate un écart entre la facture et la prestation fournie, il vaut mieux qu’il puisse contacter un interlocuteur compétent. Si personne n’est disponible pour traiter les remarques ou réclamations, l’automatisation risque de se retourner contre vous et d’affaiblir la confiance de votre client.

Adopter une stratégie de communication adaptée

Pour éviter que la relance automatisée ne soit perçue comme une intrusion, il est essentiel de définir un plan de communication global. Au-delà du simple message technique « Merci d’honorer votre facture », vous pouvez accompagner ces relances d’informations utiles. Par exemple, proposez un rappel des conditions générales de vente, un lien vers un espace client ou des modalités de règlement simplifiées, comme la possibilité de payer en ligne. Dans certains cas, renvoyer vers un outil de simulation peut également être judicieux. Si vous travaillez dans un domaine où la compréhension du devis est complexe, un complément explicatif peut rassurer votre client et désamorcer de possibles conflits.

Cette étape d’adaptation est cruciale pour que votre client ait vraiment l’impression de recevoir une démarche individualisée, malgré l’automatisation. Vous pouvez même envoyer un message personnalisé si des éléments spécifiques méritent d’être mentionnés (une date de livraison particulière, un geste commercial promis, ou un suivi en cours). De cette manière, la relance n’apparaît pas comme un rappel descendant de la machine, mais comme un accompagnement dans le déroulement de la relation commerciale.

Un autre aspect de la communication concerne la transparence sur ce qui est automatisé et ce qui ne l’est pas. Il n’est pas forcément nécessaire d’indiquer « Ce message a été généré automatiquement », mais vous pouvez préciser dans vos conditions générales ou dans vos mentions légales comment vous traitez ces envois. Ces informations renforcent la confiance, car les clients savent à quoi s’attendre et connaissent les moyens de vous contacter en cas de problème.

À quel moment recourir à un contact plus direct

Si l’automatisation facilite la gestion des relances, l’intervention humaine demeure précieuse dans bon nombre de scénarios. Par exemple, lorsqu’un client est en difficulté financière avérée et sollicite un arrangement de paiement, un call ou un échange d’emails plus personnel s’avère indispensable. De même, si un différend sur la nature ou la qualité d’une prestation s’installe, les relances automatiques risquent d’accentuer le sentiment d’incompréhension. Dans ce cas, la prise de contact directe, avec un ton empathique et à l’écoute, est plus pertinente pour désamorcer le litige.

Les experts recommandent souvent d’instaurer des « seuils » ou des « triggers » qui déclenchent l’intervention d’une personne physique. Par exemple, si un client reçoit un troisième rappel sans réaction, ou si le montant est au-dessus d’un certain palier, on sort du process automatique pour organiser une relance plus personnalisée. Cette approche hybride allie le meilleur des deux mondes : d’une part, la plupart des situations courantes sont gérées efficacement par le système ; d’autre part, vous ne perdez pas le contact humain indispensable au moment où le process automatisé montre ses limites.

L’idée, au final, est de faire sentir à votre client qu’il reste au centre de la relation. La relance d’impayés n’est qu’un outil au service d’une collaboration saine, non l’inverse. En cas de problème majeur, l’entreprise est là pour dialoguer, et non lui balancer des rappels impersonnels. Cette nuance est parfois la clé pour éviter les ressentis négatifs et préserver la satisfaction sur le long terme.

Mesurer l’efficacité de votre dispositif

Une fois votre système de relances automatisées en place, il est judicieux d’en évaluer le fonctionnement régulièrement. Vous pouvez par exemple mesurer le taux de factures payées avant la date d’échéance, le nombre de jours de retard moyen, ou encore le taux de retours positifs (clients qui vous remercient pour la clarté de vos rappels). De nombreux outils fournissent des tableaux de bord permettant d’observer l’évolution de ces indicateurs dans le temps. Si vous constatez une baisse significative du délai moyen de paiement, votre automatisation est probablement bien calibrée.

Cependant, ne vous limitez pas aux chiffres. Un indicateur qualitatif essentiel réside dans la satisfaction client. Recevez-vous plus de plaintes qu’avant ? Avez-vous remarqué une baisse de votre taux de rétention ou de recommandation ? Si vos clients se désabonnent, refusent de renouveler leurs contrats ou laissent des avis négatifs, il est temps de réévaluer votre stratégie. Peut-être envoyez-vous vos relances trop fréquemment, ou employez-vous un ton trop sec. Ou alors, il se peut que vous ayez négligé de personnaliser suffisamment vos messages. Gardez en tête qu’un système automatisé doit continuer d’évoluer selon les retours et les résultats observés.

N’hésitez pas à réaliser des sondages ou à solliciter des témoignages : un court questionnaire envoyé à vos clients clés peut vous aider à comprendre leur ressenti. Certains pourraient vous dire qu’ils apprécient la clarté de vos emails, tandis que d’autres jugeront qu’ils en reçoivent trop, trop souvent. Cette réflexion itérative vous permettra d’affiner votre outil et de conserver une bonne image sur la durée. Selon certaines enquêtes, intégrer l’avis du client dans la configuration des relances augmenterait jusqu’à 30 % la satisfaction globale, tout en maintenant un haut niveau de paiement à temps.

Anticiper les évolutions réglementaires

Dans certains secteurs d’activité, il existe des règles de recouvrement strictes à respecter. En France, les dispositions du Code de commerce imposent par exemple d’indiquer des pénalités de retard dans les factures et de respecter certains délais avant de passer à des procédures plus offensives. Automatiser les relances ne dispense pas de se plier à ces obligations légales, bien au contraire. En cas de contrôle, les autorités pourraient vérifier si vous respectez bien les formalités et délais requis avant de menacer un client d’un recouvrement judiciaire. Mieux vaut donc paramétrer vos séquences en tenant compte de ces obligations, sous peine de voir votre procédure remise en cause.

Par ailleurs, la question de la confidentialité et de la protection des données est capitale. Si votre système enregistre quelles factures sont payées ou non, il manipule des informations financières potentiellement sensibles, ce qui tombe sous le coup des réglementations sur la protection des données. Il est indispensable d’assurer un hébergement sécurisé, de mettre à jour les protocoles de cryptage, et de décrire clairement dans votre politique de confidentialité l’usage fait des informations collectées. Dans l’éventualité où vous faites appel à un prestataire externe, vérifiez si ce partenaire respecte aussi les normes en vigueur. Lorsque vous envoyez des relances de manière automatique, vous devez garantir que les adresses email ou numéros de téléphone utilisés ont été obtenus en toute légalité. Les sanctions en cas de non-respect peuvent être lourdes, surtout si un client estime être spammé de manière abusive.

Quelques conseils pour un déploiement serein

Voici une deuxième liste de conseils pratiques pour aller plus loin dans la mise en œuvre :

  1. Former vos équipes : investissez du temps pour que chacun maîtrise l’outil de relance et sache intervenir en cas de problème.
  2. Effectuer un test en interne : lancez une phase pilote auprès de quelques clients ou sur une courte période afin de repérer les anomalies.
  3. Surveiller les doublons : vérifiez que vos filtres évitent l’envoi multiple d’un même message pour la même facture.
  4. Analyser régulièrement les indicateurs : suivez le nombre de litiges, la satisfaction client, et adaptez le paramétrage au besoin.

Le déploiement de cette automatisation n’est pas qu’un projet technique : c’est un changement culturel dans votre organisation. Vous allez pouvoir vous concentrer sur les échanges à forte valeur ajoutée, tout en déléguant les tâches répétitives à un système. La clé est de conserver suffisamment d’humain dans la boucle pour ne pas transformer votre relation client en un simple enchaînement de scripts. Chaque entreprise possède sa culture, ses priorités et ses clients types ; il est donc essentiel d’adapter l’outil à votre réalité, plutôt que de plaquer un modèle standardisé.

Se projeter dans l’avenir avec confiance

En définitive, automatiser l’envoi de relances clients apporte une efficacité non négligeable et peut se révéler extrêmement bénéfique pour votre gestion interne. Le cap à tenir consiste à équilibrer les gains en productivité avec le respect dû à chaque client, pour que ces relances ne soient pas perçues comme intrusives ni déshumanisées. Dans un monde où tout s’accélère, il est souvent plus simple de suivre précisément l’état de ses impayés et de prendre les bonnes décisions au bon moment lorsque l’on dispose d’un système fiable. Toutefois, vous ne devez pas négliger la nécessité de conserver un accès direct à un interlocuteur, et d’adapter la fréquence et le ton de vos messages en fonction du contexte.

Si vous ressentez que votre volume de factures s’intensifie ou que vous perdez trop de temps à gérer les rappels, l’automatisation est probablement une solution à envisager. À condition de bien la paramétrer, elle vous évitera bien des tracas, tout en améliorant ce qui compte réellement : la santé de votre trésorerie et la stabilité de votre relation client. Vous trouverez de nombreuses plateformes sur le marché, et chacune propose des fonctions diverses pour s’adapter à vos besoins. Vous pouvez par exemple consulter un outl en ligne pour comparer les offres et les configurations par secteur d’activité. Prenez le temps de tester, d’ajuster et de demander des retours de vos collaborateurs comme de vos clients. Avec une communication claire et un suivi rigoureux, l’automatisation deviendra un atout, sans empiéter sur la dimension humaine qui reste au cœur de toute collaboration de qualité.

Ainsi, l’automatisation des relances clients est moins une question de « bonne ou mauvaise pratique » qu’un exercice d’équilibriste. Elle peut représenter une intrusion excessive si elle tombe dans la rigidité et le matraquage, comme elle peut être une formidable alliée lorsqu’elle est menée avec doigté, transparence et empathie. En fin de compte, c’est à vous de juger selon votre activité, votre culture, et vos interlocuteurs, tout en restant à l’affût des retours pour ajuster constamment votre approche. Il ne fait aucun doute que cette tendance va continuer de croître, et que maîtriser son usage permettra aux entreprises de concilier performance et respect de la clientèle.